On est quel jour ? #34
****Attention encore quelques gros mots****
« Le couloir était long, long, long et au bout : une lumière bleu ciel attirante, belle, joyeuse voire sexy… »
J’y vais ou je n’y vais pas ?
Amendonné, il faut se décider !
Il faut dire que je « pantaille » (rêve) désormais dans cette langue locale de fadas.
Pour revenir à notre tunnel, je me suis demandé si la faucheuse de la chapelle de la Clinique n’errait dans ce tube pour y faire quelques emplettes ?
Il faut dire qu’elle s’est déjà bien servie lors de la 2e guerre mondiale. Selon La Provence « Du côté de la Bourbonne, "une bataille terrible s'engage". On relève de nombreux morts des deux côtés (Français et Allemands).
Les Français ont gagné.
Mais je me demande si cette clinique n'a pas été construite sur une vaste cimetière ?
(Histoire de la chapelle et la faucheuse, à lire ici)

"Le bout du tunnel" peut être interprété de différentes façons dans notre pays : « La lumière au bout du tunnel » est la chronique d’une mort annoncée, pour certains.
Pour d’autres, c’est la fin des emmerdes.
Je garde cette 2è version.
Mais qu’est-ce qu’il est long ce tunnel…
Depuis 4 ans, la boiterie me suit, même si j’ai monté deux boites. Ça n’a rien à voir, mais la première est encore boiteuse et elle va bientôt voir la lumière au bout du tunnel version 1.
Elle fait partie des épines dans le pied qui m’ont trop longtemps emmerdées.
Amendonné, il faut agir.
Désormais c’est fini.
Mes valises sont prêtes pour le grand voyage. Aujourd’hui je vais m’installer à la Timone… pour y passer quelques jours.
Encore un nouveau lit, une nouvelle chambre, de nouvelles habitudes … et un passage, qui n’est pas un tunnel, mais qui parait très long.
Très long sur un brancard entre la chambre et la salle du dodo profond. Tout défile dans la tête durant ce trajet.
Arrivé sur place, on attend. Normal.
Ensuite direction le dodo forcé. Tu en veux des piqûres ! Avant la pose du masque sur la bouche… et Morphée s’empare de vous…
Après ? Heu ???? Je ne sais pas…
Et ce n’est qu’un peu plus tard que l’on vous murmure à l’oreille : « michel, il faut se réveiller… michel »…
Les yeux qui « pèguent », vous entendez cette voix mystérieuse vous ramener progressivement dans ce monde réel.
Après… Retour en chambre, avec un drain et une bouteille portable avec vous. Quelques tuyaux sont branchés à votre corps. Là, la seule chose à faire : c’est attendre.
Au fait, j’ai appelé hier les Rois Mages pour savoir s’ils avaient bien livré ma prothèse de hanche bleu roi. Ils l’ont !
Balthazar m’a même dit qu’elle avait été bénite dans une chapelle non loin d’ici. Gaspard s’écrie alors, de loin : "c’est la chapelle de la clinique !"
Melchior, le crâneur, ajoute : « ma couille, amendonné : il te fallait bien une nouvelle prothèse non ? Heureusement qu’on est là, petit p_ ».
Amendonné, sur Radio Pirate de Bourbonnie les noms des partants sont énoncés sur les hauts parleurs d’un ton monocorde (il ne manquerait plus que le glas de la chapelle de la clinique se mette à sonner)…
Les départs réalisés ou en cours, et voici les arrivés qui arrivent en arrivant.
Personnellement, je ne suis pas parti qu’un arrivant est déjà là.
D’où cette fameuse consigne « vous pouvez préparer vos valises tôt le matin ? Pour pouvoir faire le ménage (ça fait deux jours que personne n’est venue dans la chambrette pour récurer) et faire entrer le nouvel entrant… »
Ainsi, cette même chambre sera payée 2 fois pour une seule journée….
Dans un flash, on apprend aussi qu’une bande de connards a envahit la salle de repos pour jouer aux cartes en ligne, alors qu’aucun d’eux ne connait les règles, ni le jeu d'ailleurs.
Un autre patient regarde sur son ordi un film avec des bridés, qui a l’air intelligent.
"Les bouffons" étaient de sortis hier soir. Heureusement, on les voit uniquement lorsque la lune est alignée sur Vénus.
J’ai appelé la lune.
J’ai l’impression de rêver tout le temps, ayant perdu la notion du temps, tout est en vrac et parfois y a degun (personne), mais j’ai même pantaillé de pachole ! (Moi ?) C’est dire…
La date de mon arrivée en Timonie me tracasse et je ne vous cache que je me cague un peu et ça doit perturbé mon neurone.
Heureusement, il y a des rêves plus structurés (enfin, presque) dans mon cerveau inversé… Par exemple…
Un beau jour (ou peut-être un nuit) je me retrouve sur les allées de l’Oulle à Avignon, près du Rhône…
Là, une station de métro a été installée depuis peu. Seulement voilà, il n’y a pas de métro à Avignon.
Mais je refuse de l’admettre et je me plains à l’accueil de l’absence de signalisation, des pièces d’expositions d’oeuvres d’art : oui, mais pas de plan des stations desservies par le métro.
En râlant (ça, c’était ma passion dans ma vie précédente) Jean Jacques Bourdin qui était présent tente de calmer mes critiques et m’invite à déjeuner.
Nous voilà partis à bord de sa Peugeot grise, vieille et sale.
Peu importe, nous arrivons dans dans une petite rue, très parisienne d’aspect, où se trouvait un petit estaminet charmant.
Nous avons à peine commencé à déjeuner que sa femme, Anne - grand reporter - l’appelle. Il se lève et s’en va. Me laissant seul. Je termine mon repas, seul, et je pars à pieds (je ne boite pas alors) chez moi.
Mais j’habite où ?
Je vole finalement un petit moyen de locomotion : un tricycle.
Et me voilà circulant avec mon tricycle jaune sur une 4 voies en plein Paris.
Sur la route, la faucheuse de la chapelle de la clinique me regarde du coin de l’oeil : « Circulez y a rien à voir, c’est pas votre jour »
Il faut savoir laisser son esprit libre voire sa liberté de penser, mais amendonné il faut savoir s’arrêter aussi.
À demain, si je ne suis pas enfermé dans un lieu clos au coeur de la Timonie, sans réseau.
Merde !
Comme Mardi !
Belle journée.
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