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D'où viens-je ?

Photo du rédacteur: Michel PicotMichel Picot

On est quel jour ? #44

- Attention, c'est long, mais bon-


Quel temps fait-il dehors ?

Ici en Bourbonnie, nous vivons en vase clos et même la météo semble sous contrôle.

Tel "1984" où tout est savamment penser, organiser pour le bien-être des habitants coupés du monde extérieur…

Et pourtant, de gré, de force ou après réparation, certain.e.s parviennent à regagner le monde de dehors.

Mais c’est comment ? Et quel temps fait-il ?


 

Sur Radio Pirate de Bourbonnie, on écoute :


« Au soleil,

m’exposer un peu plus… au soleil

Et réchauffer son corps.. au soleil… »

et cette chanson à la con « au soleil » a pour but de vous faire croire que le lundi au soleil : c’est ici !

Une chanson qui vous colle à la peau et que l’on doit à un auditeur : Gégé. On n’a échappé toutefois à son autre choix :

« papillon de lumière, sous les projecteurs… » qui lui collait au cerveau.


« Rien de mieux pour commencer cette semaine en musique » nous dit l’animateur de la radio qui rigole en rappelant le score de Marseille face à Nice qui perd 2 à 0.

Un match marqué des chants homophobes qui ont fait sursauter un auditeur « quoi , on ne pas dire PD au stade ? ». La réponse est NON, c'est la loi « Mais on dit bien : Paris on t’enc… et ça ne veut pas dire qu’on va le faire… c’est une gentille attention pour ces cons de parisiens »…

Je coupe la radio pour allumer la TV locale


 

BF2 ouvre son journal avec le kidnapping d’un entrepreneur et sa femme. L’histoire s’est bien terminée, mais le choc est bien là. Le sujet de BF2 reprend une des rares interviewes donnée par cet entrepreneur à la chaine française BFMTV et c’était qui, qui animé ? Un patient de Bourbonnie…


Ces 30 secondes de TV ont déclenché de nombreux messages du style « mais tu n’es plus à l’hôpital ? » « Oui, j’y suis encore, mais je ne suis pas sûr que tu aie pris de mes nouvelles depuis 7 mois ».

Un bref passage à la TV et hop : on ré-existe ! D’ailleurs, je suis fier de dire que la semaine dernière, avec une équipe formidable, j’ai pu concevoir depuis ma chambre d’hôpital et participer à une de mes émissions TV (pas BFM) et on a fait un truc vachement bien… Oui.


Autre dossier de BF2 :


C’est comment la vie dehors, dans le vrai monde ?

Comment celles et ceux, qui ont passé de longs mois ici, vivent-ils leur « après ? »

Les potos sortis, n’hésitez pas à nous raconter, car ici, on a, je crois, tous l’envie de sortir, mais en même temps, l’envie de rester aussi. Car ici on est protégé de toutes formes d’agressions extérieures et … il faut bien se l’avouer, on a tous bien morflé et on n’a plus envie de morfler, mais vivre autrement et heureux.

Personne ne le dit ouvertement, mais tous le pensent : « je vais faire quoi dehors ? Je vais changer quoi ? Et surtout j’ai envie de quoi ? (Quand je dis cela, ce n’est pas la plage et les cocotiers, mais quoi faire pour améliorer notre quotidien avec notre nouvelle vie et parfois un handicap à vie pour certains.)

Comment vais-je vivre avec cela ?


Plus globalement, quelles leçons tirer de cette longue parenthèse de notre vie ?

Le documentaire est intéressant sur BF2, car il se penche sur l’expérience, l’histoire et le vécu de tout un chacun et peu importe l’âge ou le sexe, pour comprendre comment rebondir.


Nous avons tous vécu de bons et de mauvais moments, nous avons tous de l’expérience et des réussites en nous, nous avons tous des points forts (plus ou moins définis) et des points faibles que l’on voit trop.

De cette introspection, vous devez évaluer vos points forts, vos réussites professionnelles et personnelles et pourquoi pas répondre à la question : « pourquoi êtes-vous là ? »

Que ce soit le hasard, le fruit de rencontres, l’audace… vous êtes parvenu, plus d’une fois, à atteindre votre but. C’est là, un de vos points forts, car si vous l’avez réussi une fois, pourquoi pas deux ?


Et c’est en s’appuyant sur ses points forts que l’on peut rebondir dehors. S’apitoyer sur son sort, ses points faibles est une « erreur de diagnostic » précise un coach à la télé qui nous invite à faire de même.


Bon. J’ai moins mal à la jambe, Morphine est encore avec moi mais elle doit rentrer chez elle cette semaine. Doli et Prane vont la remplacer au cas où.


Mes efforts en rééducation doivent se focaliser donc sur mes points forts : je vais rebondir.

Mais quels sont mes points forts ? Sur le plan professionnel par exemple ? Qu’est-ce qui a été BIEN et PAS BIEN ?


À 15 ans, mon premier transistor avec la FM me fascine. Je décide que je rentrerai un jour dans le poste de radio.

Première radio, j’ai 15 ans, à Avignon sur Radio Arc en Ciel dont l’antenne était accrochée au balcon. J’y vais en vélo ou en faisant de l’auto-stop, pour faire les 12 km qui séparent mon village natal Aramon à Avignon => BIEN


16 ans, je change déjà de crémerie pour Radio Triton à Beaucaire et finalement je ne ferai que passer, car très vite je créé à 16 ans, ma propre radio locale. Évidement j’installe mon antenne émettrice sur le toit de la maison, je brouille toutes les TV voisines, jusqu’à l’installation de l’émetteur dans le château d’eau du village.

À 16 ans, je parviens à obtenir l’autorisation de la compagnie des eaux de m’installer chez eux. Ma radio "Sud FM", sans aucune publicité, parvient à réaliser 2% d’audience localement (c’est plus qu’Europe 2 aujourd’hui). Le format « music and news » était nouveau à l’époque et ça marche, trop bien, à tel point que l’on finit par incendier mon émetteur dans le château d’eau. Ma radio était pirate, la gendarmerie porte plainte contre moi, et je porte plainte contre X pour incendie.

J’ai toujours 16 ans. => BIEN et PAS BIEN


17 ans : plus de radio, plus rien, jusqu’à la rencontre du directeur de l’antenne de Radio France Vaucluse qui faisait ses courses dans la supérette de mon village où je travaillais. Une rencontre qui me conduira à 18 ans, à Radio France Vaucluse. Dans cette station à qui je dois tout, on m’a aidé car j’avais abandonné mes études et aucune convention de stage en poche. Ils m’ont pris en TUC pour ranger les archives. Je n’ai fait que du reportage et de la présentation. Et je le me la pétais en roulant avec les voitures stickées aux couleurs de la radio. Je présente aussi des papiers info pour FRANCE INTER, FRANCE INFO qui venait de démarrer et réalise émission pour FRANCE CULTURE sur la révolution à Avignon, alors cité papale en 1789 => BIEN


À 19 ans, je trouve un job, un vrai avec salaire à RCVL programme Europe 2 basée à Carpentras. À l’époque, la radio était encore municipale et je suis devenu sur le papier « gardien de musée », mais je travaillais à la radio. Radio ensuite rachetée par le privé, j’y resterai jusqu’en 1995, entre temps, je fais quelques directs pour EUROPE 1 => BIEN

24 ans, pour évoluer dans mon métier, il faut d’abord perdre l'accent du sud et aller à Paris. J’y vais.


Durant cette période de transition, je travaille du lundi au vendredi à Avignon sur Europe 2, les samedis et dimanches, je fais les matinales de Montmartre FM (devenue MFM) et le soir samedi et dimanche sur BFM Radio qui voulait dire à l’époque "Bourse, Finance, Marché" avec de devenir "Business FM" => BIEN


En 2002, de terribles inondations dans le Gard emporte ma maman et je décide alors de tout remettre en question. Je quitte BFM qui se fait racheter à ce moment là pour rejoindre RMC.

Grosse période de dépression => PAS BIEN ET MAUVAIS CHOIX


Je rebondis 3 ans plus tard avec une série de remplacements et en créant ma première entreprise, en multipliant des activités de communication moins bandantes. Mais je suis à mon compte. => PAS TOUT BIEN


Puis je créé une entreprise et trois emplois, j’en suis encore très fier, puis la vie est ainsi faite, la boite tient jusqu’à la crise du COVID. => PAS BIEN

Là, je commence à être malade, pas du COVID, mais du dos et de la jambe => PAS BIEN

Je rebondis en créant une autre société qui marche, mais je passe beaucoup de temps à l’hôpital => PAS BIEN


Finalement, il y a plus de BIEN que de PAS BIEN.

Avec du recul, je constate que pour un autodidacte qui a quitté ses études en 1e, j’ai toujours (ou presque) fait que je voulais. Les rencontres et les audaces ont marqué mon existence.


Je vois aussi que j’ai rebondi après chaque galère rencontrée.

Mais je fais quoi de ce test de BF2 ?

Je digère. Mais vous aussi, faîtes le test


Enfin, je terminerai par cette phrase de Marthe Gagnon-thibaudeau (Écrivain)

“Chaque être humain joue un rôle important, parfois à son insu, mais jamais en vain. Ce n'est qu'après les rebondissements que l'on peut comprendre et saisir la portée de nos actions.”

Promis.

Demain, on est moins intelligent.

Merde

 
 
 

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michelpicot.net  est un blog édité par 14 MAI MPB LA FAB

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