On est quel jour ? #42
« Je viens d’allumer un cierge pour lutter contre tes douleurs devant la Santa Maria Dolores de los Cojones, dans l'église de Washington », voilà le message que vient de m’envoyer le Président de Bourbonnie en voyage officiel pour l’investiture du Président Américain.
Notre Président s’est empressé, avant de partir pour les Amériques, de réviser son anglais/américain… (entendu en vrai) :
The beast ? C’est quoi ?
Tu veux dire le meilleur (best) ?
Euh non.
(Beast = bête c’est le surnom de la voiture présidentielle ultra protégée)
Notre Président a prévu aussi de signer des arrêtés présidentiels sur place, à Washington, concernant la Bourbonnie. Une façon de marquer les esprits et dire tout haut que la Bourbonnie a sa voix dans le monde.
Parmi ses décisions, qui pourraient changer le monde, l’installation de distributeurs de préservatifs sur le rond-point à l’entrée, où de nombreuses voitures sont garées.
D’après une enquête sur les moeurs des Bourbonniens, il s’agit précisément de conducteurs mâles en manque, et qui ne souhaitent plus Bourrer la Bonne après leur travail. Ils ont créé un mouvement. Le Président soutient cette belle initiative, car, pour lui, il faut forer, forer, forer …
Et il sait très bien, qu'en ne faisant rien, on se gèle les glaouis pour rien.
Autre décision mondiale de notre Président : la mer voisine « La Méditerranée » est rebaptisée « La Mer Bourbonnia » avec la création d’une station balnéaire : « Bourbonnia Beach » en lieu et place de Cassis, car, Cassis c’est fini.
En Bourbonnie : « L’impossible, c’est ce que nous faisons de mieux » souligne notre Président qui, en guise de conclusion, entend bien planter le drapeau de Bourbonnie sur Mars « avant ces cons d’américains » précise-t-il.
Il ne dit rien sur notre fusée nationale qui n’existe pas, tout comme nos bourbonnautes de l’espace.
« Nous allons agrandir notre pays. Vive la dictature et vive la Bourbonnie »
Pendant ce temps, sur Radio Pirate en Bourbonnie
Le journaliste revient sur ce rond-point de drague et de consommation de sexe dans les bois. La pratique était courante et visible, semble-t-il, il, y a encore quelques années. Aujourd’hui, elle est plus discrète, même si le nombre de voitures stationnées reste important. « Après enquête » nous dit le journaliste, « ce site de drague n’est répertorié nulle part que ce soit pour les homos, les hétéros et les prêtres ».
Toujours sur Radio Pirate en Bourbonnie
Le remarquable tandem de non-voyants dans les couloirs de la clinique. Certainement un père et sa fille, tous deux non-voyants qui marchent, Papa devant, et, fifille derrière qui le tient à la ceinture. Papa a sa canne blanche, les deux marchent au pas et ne se trompent jamais quant à leur destination. C’est surprenant et attachant.
On parle aussi de miracle à la radio. Un patient récemment opéré du dos en Timonie, est revenu sur un brancard, avant de marcher en déambulateur pour finalement marcher avec rien, même pas une canne. En quelques heures, il a commencé à marcher tout seul … et sur l’eau ? Un miracle ?
30 à 45 jours : c’est le nouveau défi que vient de lancer un jeune et beau patient. Fin février, nous verrons si le défi a été relevé. On en saura plus prochainement…
Et pendant ce temps sur le roof-top : the place to be de Bourbonnie…
Pourquoi un jeune amputé du bras droit ne pourrait pas conduire un bateau ? Réponse immédiate, et juste, d’un de ses interlocuteurs
« Depuis quand les manchots ne peuvent-ils pas conduire un bateau ? »
Ma doucereuse douloureuse…
J’ai eu envie de l’insulter cette connasse.
Pourquoi ma douleur ne dort pas ?
J’ai tenté d’en faire une amie, j’ai tenté de l’amadouer, j’ai tenté de lui parler doucereusement
Je couche avec elle.
Rien.
Morphine, ma copine, me fait planer mais semble timide face à Douleur.
Pour l’heure, les fins de journée ressemblent à des cauchemars.
Les nuits ne sont bercées que par des rêves bouleversés.
Satan ! Quitte mon corps car ces douleurs ont des influences sur le moral, l’envie et les projets. C’est une autre forme de douleur, mentale cette fois-ci.
Il y a des jours avec, d’autres sans…
En plus, la tonne de cachets avec morphine que je prends, me font dormir, sur une oreille, car la jambe de l’entend pas ainsi…
Rentrer dans ce monde parallèle de la douleur n’a rien de plaisant, je comprends ce qui souffrent, bien souvent, plus que moi, mais personne ne comprend.
Et pardon pour le raté, lié à la douleur, d’hier, avec cette menue chronique, il pourrait y en avoir d’autres… ou pas.

30 à 45 jours !
Ce défi que relatait la radio (voir plus haut) : c’est le mien. En espérant que mes douleurs ne dégénèrent pas, 30 à 45 jours, c’est le délai, à priori, pour me remettre sur pieds.
Autrement dit pour marcher seul et normalement.
Autrement dit pour quitter cet univers hospitalier qui a déjà pris 6 mois de ma vie.
Vite, il faut que je me réveille, chasse le mal et reparte vers un avenir meilleur…pour réaliser mes rêves… mais « la meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller" disait Paul Valéry.
Debout et marche !
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