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Pourquoi moi ?

Photo du rédacteur: Michel PicotMichel Picot

Dernière mise à jour : 26 févr.

On est quel jour ? #65 J - 2


Ma retraite de la vie « normale » d’une durée de 5 mois (à peu près, je n’ai plus envie de compter) m’a permis de replonger dans le passé pour, peut-être, en tirer le meilleur pour l'avenir ? 


Qu’est-ce que j’ai réussi ? Qu’est-ce que j’ai foiré pour ne plus recommencer ? 

C’est dingue le nombre de questions, parfois sans réponse, qui traversent le cerveau dans ces moments de solitude sur son fauteuil d’hôpital, dans une chambre d’hôpital à coté de son lit d’hôpital et sa télécommande, sans oublier la commande pour éclairer son triste antre ou encore pour appeler au secours, en appuyant sur la touche rouge.


Voilà mon quotidien, et encore, j’ai la chance d’être seul dans cette pièce. 


Mais ces moments de solitude, qui  pourraient durer 100 ans, sont autant d’occasion de se poser la question : « Pourquoi moi ? Pourquoi je suis là ? 


Si mes amis victimes d’accident ont une explication (elle vaut ce qu’elle vaut) concernant leur état aujourd’hui, d’autres s’interrogent : Pourquoi un cancer du tibia à 71 ans ? Pourquoi cet AVC à 47 ans ? Pour cette infection à 53 ans ? 




Je supporte mal le hasard et les non-explications. Pour mon cas, je n’ai pas de réponse, et je ne pense pas être le seul. 


Je lisais récemment un article sur la vie d’avant la naissance. Et il y a toutes sortes de théories, plus ou moins fumeuses, plus ou moins religieuses et sérieuses, plus ou moins incroyables. Mais je m’interroge, car la nature a horreur du vide, du rien, et je me demande si j’ai été quelqu’un d’autre avant ?


Un autre article fumeux nous apprend qu’un lieu, un ressenti, une émotion négative, une irritation peut vous donner des indications sur qui vous étiez, avant de naitre. 


Pour ma part, j’ai peur du banquier, du docteur, des méchants nerveux et agressifs, des malhonnêtes… 


D’autre part, concernant un lieu dans lequel je me sentirais bien : c’est un hôtel particulier situé dans un village dans le Gard. 


Y ai-je vécu ? Peut-être.

Qui sait ?




Paco Rabane (et c’est vrai, il me l'avait dit lors d'une interview) me voyait en moine Tibétain.

Moi je pense avoir été un Seigneur et banquier véreux qui fut blessé à la jambe par un gueux. D’où mon problème de hanche aujourd’hui, car je n’avais pas compris cette agression. 

 

Je vivais tranquillement dans mon hôtel particulier.

À moins d’une lieue de là, se trouvait l’Auberge du Père Ricardo.

Les "ténardiers" s'appelaient : Béatrice la Pouffiasse et Gérardo le Ricardo, le fils du fondateur dit le "vieux con".

On y manger bien et il y avait du rab, comme à la cantine... 

Ici, on dînait à 11H15 et on soupait à 17H15.

On y fumait aussi, et on buvait beaucoup. 


Napoléonné Dernier y faisait régulièrement étape pour être dépanné grâce à sa célèbre phrase, entrée dans l’histoire,  : « tu pourrais me dépanner d’une clope ? ». 

Au fond de la salle, Nikotos Los Mégotos et ses nouveaux amuseurs en chariot guettaient le moindre cimetière de cigarettes posé sur la table.


Pendant ce temps, Milia La Cuadra Desquinés veillait à ce que personne ne photographie ce qui se passait dans l’auberge. Il fallait des autorisations pour les publier.

En même temps, les appareils photos n’existaient pas. 


Ici le chevalier monopède y avait ses habitudes. 

Alexos del Camargo, amoureux de toros, y dégustait souvent des gardiannes bien garnies avant de se rendre chez la Mère Francisca de la Simca. 

Maquerelle de talent, elle tenait son établissement d’une senestre de fer.

(Senestre = main gauche de femme) 

Sensée être une vraie salle de kiné, la maison était, en fait, spécialisée dans les massages de "dégorgeages extasiants". 


Adriano Corsicano y était du matin au soir, car la maison était ouverte 24h sur 24. 


Les ménestrels Jojo du Lac Ouille qui SemBat  et Gregorio Amendonné amusaient la galerie autant dans l’auberge que dans la Maison. Ils chantaient de grands tubes comme : 

« J’me présente, je m’appelle Gérard

Et j’aime bien, bouffer des cafards… »


Del Carmago préférait des chansons où les gens mettent leur cul dans la soupière, et si c’est chaud, c’est qu’il y a des fayots… Mais si c’est froid, il s’agit de petits pois. J’ai pas tout compris.



Fifi Minestrone dit  le bouffon du Roi aimait cette ambiance traditionnelle en faisant rire gueux, bourgeois et morts.


Dehors, Blanche Neige du Serf Mécréant, cabrait avec sa chariotte, toujours énervé de voir cette populasse heureuse.


Au 1er étage de l’Auberge, se trouvaient quelques chambres, dont certaines avaient deux lits, bien que beaucoup de résidants dormaient à même le sol ou de travers dans leur lit, dégageant des odeurs fécales "acceptables" à l’époque. Les toilettes étaient un luxe quand on avait des rideaux. D’autres ménestrels vocalisaient à haute voix..

Dans les couloirs quelques chariottes passaient presque silencieusement, sans briser toutefois les voix des chansons paillardes venues du rez-de-chaussée. 


C’est dans cette vie là que mon âme a erré. 

J’ai morflé, je sais. 

Aujourd’hui, mon coté banquier véreux fait que j’ai plus de fric, mon infection à la jambe a été provoquée par un gueux qui m’a agressé, mais je n’avais pas compris ce sans dent, malgré son sourire carnassier. Il était dans la merde.

À moi d’en tirer les leçons. 


Voilà, une explication qui me paraît impeccable sur mon passé.


Bref... Je crois qu’il est grand temps de partir… 


J'attends vos textes, demain, c'est vous qui faites la chronique...

 
 
 

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michelpicot.net  est un blog édité par 14 MAI MPB LA FAB

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